Les Promesses de l’Ombre (Eastern
Promises)
Un film de David Cronenberg
Avec Viggo Mortensen, Vincent Cassel, Naomi Watts, Armin Mueller-Stahl…
Après A History of Violence, où Cronenberg explorait la dualité de son personnage principal, sans frontière définie entre le bien et le mal, le cinéaste s’est intéressé à la mafia russe, ses codes et ses usages.
Plus particulièrement, Cronenberg s’est intéressé aux vori v’zakone, les voleurs de loi, très violents et qui obéissent à un code propre et très différent des autres mafias.
Anna est une sage-femme qui aide une jeune fille à accoucher. Malheureusement, celle-ci décède sur le lit d’hôpital. Anna décide de retrouver qui était cette jeune femme, ne disposant que d’un journal intime écrit en russe. Elle retrouve Semyon, patriarche d’une famille russe qui possède un restaurant, mais qui est surtout le chef d’un gang des vori v’zakone. Son fils Kirill et le « chauffeur » de celui-ci, Nikolai, vont tenter de récupérer le journal et ainsi taire les secrets qu’il contient. Mais Nikolai joue un jeu trouble envers Anna…
Si vous avez aimé A History of Violence, vous allez aimer Les Promesses de l’Ombre. Une fois de plus, la solidité et la force du film repose sur les larges épaules de Viggo Mortensen, qui est impressionnant de froideur, de placidité, une violence contenue dans un regard, une violence écrite sur son corps comme les chapitres d’une vie.
A ses côtés, Vincent Cassel & Naomi Watts sont d’efficaces partenaires de jeu.
Extrêmement documenté, le film est une plongée abrupte dans une mafia méconnue, qui est régie par des codes, et où les tatouages sont une carte d’identité. Dans un rôle duel, dramatique, Viggo Mortensen exprime cet univers paranoïaque, sombrement violent, où la loyauté est primordiale et où faillir signifie mourir.
Cronenberg a utilisé une photographie sombre, en accord avec les émotions des personnages, l’atmosphère pesante, oppressante qui atteint son paroxysme dans les derniers instants. Au plus près de ses personnages, notamment dans une scène de combat mémorable dans un sauna, le cinéaste nous entraîne avec lui dans les profondeurs d’un monde que l’on préfère ne pas voir.
Ames (trop) sensibles, passez votre chemin !
Arnaud Meunier
27/11/2007